Alcool au volant : comment connaître son taux d’alcoolémie ?
En France, l’alcool au volant est sévèrement sanctionnée. S’il existe une tolérance jusqu’à 0,5 gramme par litre de sang, la loi punit tout dépassement. Et pour cause : selon la Sécurité routière, l’alcool est responsable de près de 30 % des accidents mortels. Conduire avec un taux d’alcoolémie de 0,8 g/l de sang multiplie par 10 le risque d’accident. Comment connaître son taux d’alcoolémie ? Quels sont les risques en cas de conduite sous l’emprise de l’alcool ? Explications.
Quelle est la réglementation en matière de taux d’alcoolémie au volant ?
La législation française en matière d’alcool au volant est stricte. Aucun automobiliste n’est à l’abri d’un contrôle d’alcoolémie aléatoire de la police ou de la gendarmerie.
Quel est le taux d’alcoolémie maximum autorisé au volant ?
La législation française interdit de prendre le volant avec un taux d’alcool égal ou supérieur à 0,5 g/l de sang ou 0,25 mg/l d’air expiré. Ces taux sont abaissés à 0,2g/l de sang et 0,10 mg/l d’air
expiré pour certains automobilistes : les conducteurs titulaires d’un permis de conduire probatoire, les personnes en situation d’apprentissage de la conduite, les chauffeurs de transports en commun et les personnes dont le droit à conduire est soumis à un contrôle systématique via un éthylotest antidémarrage (EAD).
Comment est contrôlé le taux d’alcoolémie ?
Lors d’un contrôle de police ou de gendarmerie, la présence d’alcool dans le sang est vérifiée via un éthylotest. C’est le fameux « ballon » dans lequel vous soufflerez probablement au moins une fois dans votre vie d’automobiliste.
L’éthylotest ne précise pas la quantité d’alcool dans le sang. Seuls un éthylomètre ou une prise de sang permettent de connaître précisément le taux d’alcoolémie.
Cet examen complémentaire est pratiqué systématiquement si :
- Le conducteur est impliqué dans un accident ayant entraîné des
blessures corporelles ou mortelles. - Le conducteur commis une infraction punie par une suspension de
permis. - Le conducteur est en état d’ivresse manifeste.
- Le conducteur s’oppose au dépistage par éthylotest.
- Le résultat de l’éthylotest est positif.
- L’état de santé du conducteur ne permet pas l’usage de l’éthylotest.
Comment vérifier soi-même son taux d’alcoolémie ?
La prudence invite à ne pas consommer de boissons alcoolisées avant de conduire. Cependant, si vous avez bu de l’alcool, comment connaître votre taux d’alcoolémie et vérifier votre capacité à conduire ?
Est-ce fiable de compter le nombre de verres d’alcool consommés ?
En règle générale, on compte environ deux verres d’alcool pour atteindre le taux limite de 0,5 g/l
d’alcool dans le sang. Le type de boisson consommée n’a pas d’importance. Selon les doses normalisées dans les débits de boissons, un verre représente à peu près la même quantité d’alcool.
Cependant, de nombreux facteurs peuvent influer sur le taux d’alcool dans votre sang : votre état de santé, votre fatigue physique, votre état de stress, le tabagisme ou encore vos caractéristiques physiques. Pour un même verre consommé, le taux d’alcoolémie sera plus élevé pour une personne petite et mince que pour une personne grande et corpulente. En effet, plus la masse corporelle est importante, plus le corps contient de sang et plus l’alcool est dilué.
Le temps passé depuis la consommation du verre joue aussi sur le taux d’alcoolémie. Le taux maximum est atteint quinze minutes après l’absorption en cas de consommation d’alcool à jeun. Il
faudra attendre une heure après absorption si le verre d’alcool est pris au cours d’un repas.
La solution la plus fiable : l’éthylotest
Avant de prendre le volant, vous pouvez contrôler votre taux d’alcoolémie grâce à un éthylotest. C’est la solution la plus sûre. Qu’il soit chimique ou électronique, il suffit de quelques secondes pour connaître votre capacité à conduire. Vous soufflez dans un embout buccal et le résultat apparaît soit par un changement de couleur du support soit sur écran.
Les éthylotests sont en vente libre dans tous les supermarchés ou établissements qui vendent des boissons alcoolisées. Les discothèques et bars de nuit ont l’obligation d’en mettre gratuitement à
disposition de leurs clients.
Peut-on faire baisser son taux d’alcool dans le sang ?
La légende raconte qu’avaler une cuillère d’huile ou du café salé ferait baisser le taux d’alcool dans le sang. Il n’en est rien. Aucun « truc » n’aide à éliminer plus rapidement l’alcool de son corps.
Quelles sont les sanctions en cas de conduite sous l’emprise de l’alcool ?
En cas de conduite en état d’ivresse, l’automobiliste peut subir la triple peine : financière, pénale et assurantielle.
Infraction ou délit : les conséquences financières et pénales
Les deux. Entre 0,5 g/l et 0,8 g/l d’alcool dans le sang, la conduite en état d’ébriété est considérée comme une infraction. L’automobiliste écope d’une contravention de 4ème classe avec un montant d’amende forfaitaire de 135 euros et un retrait de 6 points du permis de conduire. Selon les circonstances, l’amende peut monter jusqu’à 750 euros. Le conducteur encourt aussi le risque d’une suspension de permis ou d’une obligation d’équiper son véhicule d’un éthylotest anti-démarrage (EAD).
Un taux d’alcoolémie supérieur à 0,8 g/l entre dans la
catégorie des délits. En plus du retrait automatique de 6 points du permis de conduire, les sanctions financières et pénales peuvent être lourdes. En application des articles L234-1 et suivants du Code de la route, le juge peut prononcer :
- Une annulation du permis de conduire avec une
interdiction de le repasser pendant 3 ans maximum. - Une amende pouvant aller jusqu’à 4 500 euros.
- Une peine d’emprisonnement d’une durée de 2 ans
maximum. - L’obligation de suivi d’un stage de sensibilisation
à la sécurité routière. - L’obligation de conduire un véhicule équipé d’un dispositif
d’éthylotest anti-démarrage (EAD) pendant une période
de 5 ans maximum. - La confiscation du véhicule.
Le délit est inscrit dans le casier judiciaire. Il faut attendre trois ans pour qu’il soit effacé, à la condition de ne pas être sous l’effet d’une autre condamnation pénale.
Alcool au volant et assurance auto
Un accident commis avec un taux d’alcoolémie supérieur au taux autorisé constitue une cause d’exclusion de garantie et de résiliation du contrat d’assurance auto.
L’assureur est libre de déterminer la ou les sanction(s) qu’il souhaite appliquer à son assuré : cela va de la majoration de la prime d’assurance, au refus d’indemnisation de l’assuré, jusqu’à la résiliation du contrat d’assurance.
La sévérité des sanctions dépend de la gravité de l’accident, du nombre de victimes ou du montant total de l’indemnisation.
Le meilleur conseil pour éviter les sanctions, mais aussi préserver sa vie et celle des autres ? Désigner « Sam », le conducteur qui ne boit pas et ramène chacun chez lui sain et sauf,
permis et assurance auto toujours en poche.
Source des chiffres :