Conduite seniors : ce qu’il faut savoir !
Il n’est pas rare de s’inquiéter pour nos proches seniors qui continuent de conduire. Pourtant, près de 64 % des retraités utilisent encore leur voiture régulièrement. Ces conducteurs ne sont pas les plus dangereux, mais ils font en revanche partie des plus vulnérables. Les seniors sont particulièrement prudents sur les routes, mais les réflexes et la vue ont tendance à baisser avec l’âge… Alors qu’y a-t-il à savoir sur la conduite des seniors ? Comment continuer à conduire en toute sécurité ?
Quelle est la limite d’âge pour conduire ?
Malgré les propositions régulières de la part d’associations et des politiques, il n’existe aucun âge limite pour conduire en France. Le Code de la route et le Code des assurances ne font pas non plus mention d’un âge à partir duquel il serait plus dangereux de conduire. Et en effet, déterminer un âge seuil serait particulièrement complexe lorsque des conducteurs octogénaires sont parfaitement à l’aise au volant tandis que des soixantenaires sont d’ores et déjà en difficulté.
La limite est donc à fixer au cas par cas, en fonction des capacités de chacun. C’est pour cette raison qu’il est nécessaire d’évaluer objectivement ses propres capacités régulièrement ainsi que de surveiller celles de ses proches.
Quelles sont les maladies qui interdisent la conduite ?
L’arrêté du 21 décembre 2005, modifié en 2010 a établi une liste des maladies incompatibles avec la conduite. Ces pathologies sont : les anévrismes cérébraux, les maladies cardio-vasculaires, les affections respiratoires sévères, l’épilepsie, le diabète et les glaucomes étendus.
Il est important de signaler que ce n’est pas au médecin traitant de déterminer si une pathologie interdit la conduite. Celui-ci se doit d’informer son patient et de l’orienter vers les autorités compétentes. Seuls les médecins agréés par la préfecture de résidence peuvent prononcer une interdiction de conduire due à une maladie.
Un médecin agréé par la préfecture fait passer un examen médical analysant la mobilisation des capacités cognitives et sensorielles. Il se prononce ensuite en faveur ou en défaveur de la conduite. En cas de désaccord avec l’avis du médecin, il est possible de demander une réévaluation auprès de la commission médicale d’appel.
Comment s’entraîner à la conduite ?
Pour continuer à conduire en toute sécurité lorsque l’on est senior, il peut être très bénéfique de se tenir à jour des dernières évolutions. Ainsi, vous pouvez réviser de temps à autre le Code de la Route en consultant une version récente. Si lire le Code de la Route semble un peu trop ennuyeux, peut-être préférerez-vous le quiz en ligne sur securite-routiere.gouv.fr reprenant les questions de l’examen du code !
Et pour une remise à niveau plus approfondie, il est toujours possible de s’inscrire à un stage de mise à niveau. Même s’ils sont habituellement proposés aux conducteurs n’ayant presque plus de points sur leur permis, tout le monde peut s’y inscrire. Ces stages sont l’occasion de réviser les fondamentaux, mais aussi de profiter de l’expérience de professionnels.
Comment savoir si l’on est encore apte à conduire ?
À partir d’un certain âge, il est essentiel de se demander si l’on est objectivement encore apte à la conduite. Vous pouvez commencer par procéder à une auto-évaluation pour prendre conscience de vos difficultés et de leur cause.
Les questions à se poser pour savoir si l’on peut continuer de conduire
Pour commencer, posez-vous ces questions :
- Suis-je à l’aise lorsque je prends le volant ?
- Suis-je inquiet à l’idée de conduire en ville ?
- Est-ce que j’arrive toujours à lire les panneaux ?
- Suis-je capable de me retourner pour regarder derrière mon véhicule ?
- Quel est mon niveau de vigilance ?
- Vous arrive-t-il de ne plus vous souvenir de ce que vous venez de faire alors que vous êtes au volant ?
Adapter sa pratique de la conduite en fonction de ses réponses
En fonction de vos réponses à ces questions, vous pourrez normalement déterminer vos besoins. Si vous doutez encore après ces questions il est possible que vous ayez simplement besoin d’une remise à niveau ou d’un examen médical pour vous rassurer. Il est également possible de limiter vos trajets en voiture sans arrêter totalement de conduire. Vous pouvez par exemple planifier vos trajets pour éviter de passer trop de temps au volant, éviter les heures de pointe ou la conduite de nuit.
Qu’est-ce qui change pour la conduite d’un senior ?
Les changements qui altèrent les capacités
Avec l’âge, des changements physiologiques surviennent et altèrent les perceptions. Ainsi, il n’est pas rare de voir sa vision baisser et, avec cela, le champ visuel se rétrécir, les contrastes devenir moins intenses et la résistance à l’éblouissement diminuer.
L’âge peut également affecter l’audition et les réflexes. Ces altérations diminuent la capacité à percevoir le danger et à réagir à temps. Pour la conduite, c’est le risque d’accident qui est accru.
Que faire pour continuer à conduire ?
Il existe quelques solutions à mettre en place pour pallier aux altérations physiologiques dues à l’âge. Certains équipements automobiles existants peuvent grandement faciliter la conduite. Il peut par exemple s’agir d’une boîte de vitesses automatique, d’une caméra de recul, de détecteurs d’obstacles autour de la voiture ou encore d’un freinage d’urgence automatique.
Sécuriser sa conduite peut aussi passer par une meilleure planification des trajets, éviter de prendre le volant si vous vous sentez fatigué, conduire en dehors des heures de pointe et de jour, etc.
Ce qu’il faut retenir sur la conduite des seniors
À tout âge, l’essentiel est de rester conscient de ses capacités et d’être ouvert à la remise en question. Soyez toujours attentif aux signes qui peuvent être annonciateurs d’un incident et n’hésitez pas à demander l’avis de vos proches ou d’un professionnel si vous vous sentez moins alerte ou si vous faites des erreurs inhabituelles par exemple. Et si l’un de vos proches vous paraît devenir inapte à la conduite, il est essentiel de lui en parler afin de trouver au plus vite des solutions.