Mobilité décarbonée : quels changements sur vos applications GPS en 2023 ?
Le 3 août dernier, le décret n°2022-1112 est sorti au Journal Officiel. Il précise les modalités d’application de l’article 122 de la loi Climat et Résilience promulguée le 22 août 2021. Ce texte était très attendu par les développeurs des applications GPS et des systèmes de navigation intégrés à la voiture.Mais, nous direz-vous, quel est le lien entre cette loi portant lutte contre le dérèglement climatique et des applications telles que Waze ou Google Maps ? La réponse est simple : la mobilité. La loi Climat vise à accompagner la transition des usages vers une mobilité décarbonée. Or les services numériques accompagnent aujourd’hui, en temps réel, les automobilistes dans tous leurs trajets.
Ils ont ainsi un rôle essentiel à jouer pour informer et sensibiliser leurs utilisateurs et les guider dans le choix de solutions de déplacement moins polluantes. Découvrez comment les obligations de la loi Climat se traduiront concrètement sur vos écrans de GPS d’ici fin 2023.
Loi Climat et Résilience : vers une mobilité décarbonée
L’esprit de la loi Climat
La loi Climat et Résilience adoptée le 22 août 2021 vise à accélérer la transition écologique en France. Dans son article 1er, l’État s’engage à baisser d’au moins 55 % les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 : un objectif ambitieux qui nécessite la mobilisation de tous les secteurs ! Les 150 citoyens tirés au sort de la Convention citoyenne pour le climat ont planché sur le sujet pendant plus d’un an. Les 305 articles promulgués sont le fruit d’une partie de leurs travaux.
5 thématiques ressortent : la consommation, la production et le travail, le logement et l’artificialisation des sols, l’alimentation et… les déplacements. Et c’est là que l’article 122 entre sur le devant de la scène.
Quel lien entre mobilité décarbonée et applications GPS ?
L’article 122 stipule que « Selon des modalités définies par décret, les services numériques d’assistance au déplacement sont tenus d’informer de façon complète les utilisateurs des impacts environnementaux de leurs déplacements. »
Cette injonction de mobilité décarbonée s’adresse à tous les services numériques « qui visent à faciliter les déplacements monomodaux ou multimodaux au moyen de services de transport, de véhicules, de cycles, d’engins personnels de déplacement ou à pied. »
Il concerne donc toute application de navigation (Waze, Google Maps, Apple Plans,…), tout système de navigation intégré, ou tout site internet permettant la recherche d’itinéraires et/ou de plans (Mappy, ViaMichelin, Bonjour RATP,…)
Concrètement, ces obligations se traduisent par de nouvelles fonctionnalités que vous allez voir prochainement arriver sur vos écrans Waze, Google Maps et autres applications selon affinités.
Les impacts de la loi Climat sur les applications GPS
Tous les services numériques visés par la loi doivent faire évoluer leurs applications et sites pour répondre aux obligations de la loi Climat. Un objectif est poursuivi : réduire les émissions polluantes liées aux déplacements. Les exigences de l’article 122 s’articulent autour de trois grandes directives : informer – sensibiliser – proposer des alternatives.
Informer les utilisateurs
Le 1er alinéa du décret le précise clairement : les applications de navigation devront indiquer en temps réel les restrictions de circulation en vigueur sur le trajet (mesures ponctuelles liées à des travaux sur les routes, restrictions de trafic des poids lourds,…) Elles devront aussi signaler dans les villes la présence de zones à faibles émissions (ZFE) où la circulation des voitures les plus polluantes est interdite.
Les systèmes numériques devront aussi donner aux utilisateurs des informations relatives à la pollution générée par leurs déplacements en voiture. Ainsi, quand vous procéderez à la recherche d’un itinéraire, vous verrez s’afficher la quantité estimée de CO2 émis lors de votre trajet. Ces données vous permettront de comparer votre empreinte carbone en fonction de votre mode de déplacement, voiture, vélo ou transports en commun.
Sensibiliser les automobilistes sur la mobilité décarbonée
Dès décembre 2022, les automobilistes verront apparaître sur leurs sites et applications de guidage préférés – Waze et Google Maps en premier -, des messages de sensibilisation.
Dans son annonce en août, le gouvernement a donné quelques exemples de messages par la voix de sa ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher : «Passer de 130 à 110 km/h sur autoroute réduit votre consommation de 20 %», « Pour les trajets courts, privilégiez la marche ou le vélo » ou encore « Au quotidien, prenez les transports en commun ».
Ces messages seront accompagnés du hashtag «#SeDéplacerMoinsPolluer», à décliner dans les campagnes de communication.
Proposer des alternatives moins polluantes
Au-delà de l’information et la sensibilisation de leurs utilisateurs, les applications de navigation Waze, Google Maps et autres sites devront proposer des alternatives pour réduire l’impact environnemental de chaque trajet. Pour cela, ils devront suggérer aux automobilistes soit des itinéraires moins polluants, soit la possibilité d’utiliser d’autres modes de transport. Au cœur du dispositif ? La désacralisation de la voiture individuelle.
Ainsi, que ce soit sur Waze ou Google Maps, de nouvelles fonctionnalités devront être déployées :
- Un classement des trajets en fonction de leur impact environnemental.
- Des suggestions d’itinéraires alternatifs afin de réduire la vitesse, et donc la pollution : si votre trajet inclut des voies dont la vitesse maximale autorisée est supérieure ou égale à 110 km/h, votre GPS devra vous proposer des routes permettant de baisser la vitesse de 20 km/h. Par exemple, il pourra vous suggérer de choisir une route nationale plutôt qu’une autoroute. Néanmoins, il devra au maximum éviter les voies secondaires non prévues pour un trafic intensif, sauf exceptions : si ces détours permettent de gagner plus de 10 % du temps de trajet restant ou s’il y a des travaux ou un accident sur le trajet.
- Des informations encourageant l’intermodalité des transports et le report modal : d’ici fin 2023, les sites et applications devront intégrer, de manière échelonnée, les données relatives au réseau cyclable et aux solutions de transports en commun et de véhicules partagés (vélo, trottinette,…)
- Des informations encourageant les automobilistes à faire appel à des solutions collectives, comme des données sur les aires de co-voiturage et autres stationnements.
Ces obligations prendront effet de manière progressive entre fin 2022 et fin 2023, conformément à l’échéancier fixé dans le décret. Alors que vous soyez un utilisateur #TeamWaze ou #TeamGoogleMaps, surveillez les mises à jour de vos applications de navigation !