Péage Ile-de-France et Normandie : c’est fini
Bonne nouvelle pour les conducteurs qui circulent régulièrement sur les autoroutes A13 et A14. En effet, d’ici 2023, les barrières de péage Ile-de-France et la Normandie n’existeront plus. Ils pourront alors profiter de l’autoroute en système flux libre. Environ 270 000 automobilistes empruntent chaque jour ces portions d’autoroutes. Pourquoi cette fermeture de chaque barrière de péage ? Quelles sont les conséquences attendues ? Qu’est-ce qui va remplacer les barrières de péage ?
Pourquoi le péage Ile-de-France et la Normandie ferme ?
Il s’agit d’une première en France, même si des tests ont eu lieu sur d’autres portions d’autoroutes du territoire. Le système de flux libre est déjà en place dans d’autres pays dont la Suède, les États-Unis et Israël.
Pour le moment, ce sont 210 km d’autoroutes qui sont ciblés par cette suppression des barrières de péage. Comme évoqué en introduction, les péages seront arrêtés sur la portion d’autoroute A 13 et celle de l’autoroute A 14 rejoignant l’Île-de-France à la Normandie.
Gain de temps
Les péages sont responsables de nombreux embouteillages sur les autoroutes françaises. Ils obligent les automobilistes à s’arrêter. En supprimant les barrières de péage, le groupe Sanef et l’État visent à fluidifier le trafic à l’entrée et à la sortie des autoroutes.
Dès lors, les véhicules n’auront plus besoin de s’arrêter. Cela permettra d’économiser quelques secondes à plusieurs minutes sur son itinéraire d’autoroute. En particulier lors des jours à fort trafic tels que les départs et les retours de vacances.
Cumulé, le gain de temps au niveau sur ces portions d’autoroutes est :
- de 1 100 000 heures/an pour les véhicules légers ;
- et de 300 000 heures/an pour les véhicules poids lourds.
Economie de carburant
Rouler en milieu urbain avec ses arrêts et ses redémarrages fréquents consomme davantage de carburant que de rouler à une vitesse constante. Ce constat concerne aussi l’arrêt à un péage d’autoroute.
Par conséquent, en supprimant les barrières de péages, les automobilistes n’auront plus besoin de ralentir excessivement puis de réaccélérer. Le système en flux libre permet alors des économies de carburant pour tous les utilisateurs réguliers de ces portions d’autoroutes.
Les estimations prévoient une économie totale de l’ordre de 9 500 000 L/an grâce à la suppression des barrières de péage sur les autoroutes reliant Paris à la Normandie.
Réduction des émissions de CO2
En réduisant la consommation de carburant, la fermeture des barrières de péage se veut également plus écologique.
En effet, les émissions de gaz à effet de serre vont être diminuées. Encore une fois, c’est sur l’ensemble du trafic que ces réductions prendront toute leur ampleur. Pour le moment, il est encore difficile d’estimer la réduction d’émissions de CO2 que génèrera cette décision.
Réduction des accidents
Les ralentissements à l’abord du péage, les embouteillages, et les accélérations lorsque la barrière se lève sont sources de plusieurs accidents chaque année. Leur suppression va permettre d’améliorer la sécurité à l’entrée et à la sortie des autoroutes.
Par quoi vont être remplacées les barrières de péage ?
La suppression des barrières de péage sur l’autoroute A 13 et l’autoroute A 14 entre Paris et la Normandie ne signifie pas que ces portions seront gratuites. Certes, en tant qu’automobilistes nous aurions apprécié pouvoir circuler gratuitement sur ces autoroutes, mais ça ne sera pas le cas.
En effet, les barrières de péage seront remplacées par des portiques. Ce système s’appelle flux libre. Pour utiliser ces portiques, les utilisateurs doivent préalablement indiquer leur numéro d’immatriculation ainsi que leurs coordonnées bancaires auprès d’une application mobile dédiée ou sur le site internet équivalent.
Par la suite, au moment de passer sous le portique, ce dernier scanne la plaque d’immatriculation et le montant est automatiquement débité grâce aux coordonnées bancaires fournies par le conducteur.
De ce fait, l’automobiliste n’a plus besoin de s’arrêter au péage, de payer et d’attendre que la barrière se lève. En supprimant entièrement la barrière de péage, ce système en flux libre est également plus rapide que le badge en télépéage puisque ce dernier nécessite tout de même l’utilisation d’une barrière de péage.
Ce système va-t-il avoir un impact sur les tarifs du péage Ile-de-France et Normandie ?
Cette évolution nécessite de retirer les barrières en place et de les remplacer par des portiques capables de scanner les plaques d’immatriculation des véhicules. Forcément, ce changement à un coût. La Sanef l’estime à environ 120 millions d’euros pour les autoroutes A 13 et A 14 entre Paris et la Normandie. Les travaux débuteront cette année.
De ce fait, il faut s’attendre à une augmentation des tarifs de l’autoroute sur ces portions. L’augmentation a d’ailleurs déjà débuté cette année avec une hausse de 0,22 % par an jusqu’en 2024.
Et pour le reste de la France ?
Cette décision a d’abord nécessité le feu vert de l’Autorité de régulation des transports obtenu à l’été 2021. S’en sont suivies des négociations entre la SAPN (Société des autoroutes Paris-Normandie) et l’État qui ont abouti à un avenant pour le passage en flux libre dont l’annonce a été faite en décembre 2021.
Et il ne s’agit là que des 210 km d’autoroutes. Sachant que la France compte plus de 12 300 km d’autoroutes, la transition des barrières à péage vers les portiques devrait s’étendre sur plusieurs années. Surtout quand on considère le coût de l’investissement pour remplacer tous ces péages.
Pour le moment il n’y a aucune annonce sur ce sujet. Néanmoins, à terme, l’objectif est bien sûr de remplacer chaque péage avec des barrières par un péage à portique.
Tout le monde risque de ne pas se satisfaire de ce changement. Premièrement, il entraine une hausse des tarifs, sachant que même sans ces travaux, les sociétés d’autoroute nous ont habitués à augmenter régulière le prix des péages.
Ensuite, pour les personnes les moins à l’aise avec le numérique, l’enregistrement de la plaque d’immatriculation et des coordonnées bancaires risque d’être une étape contraignante. Sans oublier qu’il faudra communiquer efficacement sur ces changements afin que chaque conducteur sache qu’il doit effectuer ces démarches avant de prendre telle ou telle portion d’autoroute.